Le Petit Prince n’est pas seulement l’œuvre la plus célèbre d’Antoine de Saint-Exupéry, mais aussi, probablement, l’un des principaux livres pour enfants du XXe siècle.
Comme tout bon livre pour enfants, il est intéressant à tout âge. En tant qu’enfant, il peut être difficile de comprendre les allégories de Saint-Exupéry, mais en tant qu’adulte, il devient évident que chaque élément du monde des contes de fées a sa propre signification.
Discutons du phénomène du « Le Petit Prince » comme d’une œuvre qui, malgré sa simplicité, est plus profonde que de nombreux romans sérieux de plusieurs pages.
Auteur Le Petit Prince
Dans la vie Antoine de Saint-Exupéry, il y avait deux passions : l’aviation et la littérature. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il fut persuadé de ne pas aller au front, car il y avait des centaines de pilotes et, en tant qu’écrivain et journaliste, il était irremplaçable. Mais il ne pouvait pas rester à l’écart lorsque son pays était occupé.
Il comparait la guerre à un incendie, où chacun, quelle que soit son appartenance sociale, devait aller éteindre le feu. Son dernier ouvrage fut Le Petit Prince et, peu de temps après sa publication, l’écrivain s’écrasa lors d’un vol de reconnaissance.
Parabole de conte de fées
« Le Petit Prince » est un conte philosophique sur le bien et le mal avec un héros aux prises avec la vie quotidienne. Il est étouffé par l’étroitesse d’esprit des gens ordinaires et aspire à trouver des réponses à ses questions. Un tel héros était typique de l’ère du romantisme.
La quête Le Petit Prince, qui a quitté son astéroïde natal, nous renvoie aux œuvres du philosophe allemand Johann Fichte, qui opposait l’image de l’artiste (individu) et des habitants (foule sans visage). Par ailleurs, Exupéry n’oublie pas d’ajouter un ton moralisateur à la littérature des Lumières ; ses héros prononcent les idées principales comme les personnages de Voltaire. De plus, cette œuvre a beaucoup en commun avec les paraboles, où chaque personnage et chaque détail porte une signification profonde.
Le Petit Prince
Le conte est en grande partie autobiographique, et l’auteur se représente non seulement à l’image du narrateur (un pilote qui s’est écrasé dans le désert, qui rêvait de créativité depuis son enfance), mais aussi le Prince lui-même. D’où la division entre l’auteur enfant, plein de confiance dans les gens, et l’auteur pilote, contraint de s’adapter aux règles du monde adulte et de cacher le dessin avec un boa constrictor.
La relation entre le Prince et le Pilote est une réconciliation avec le fait de grandir, ce qui ne signifie pas nécessairement la perte de la capacité de rêver et de croire au meilleur. Le prince, avec sa pensée enfantine ouverte, voit immédiatement les mensonges et expose les tromperies du monde adulte.
Il parvient à voir l’essence des choses – il devine un boa constrictor dans un dessin d’enfant représentant un pilote. Mais tous ceux que le narrateur a rencontrés croyaient qu’il s’agissait d’un chapeau, tout comme ses parents.
Rose
La Rose capricieuse et vulnérable, que le Prince a protégée de tous les ennuis et recouverte d’un capuchon de verre, est l’épouse d’Exupéry, Consuelo. Leur mariage peut difficilement être qualifié d’heureux : la capricieuse Consuelo était très exigeante et ne tolérait pas l’infidélité de son mari.
Le couple s’est même séparé à cause de la beauté mondaine Nelly de Vogue. Consuelo avait des fans et envisageait même d’épouser quelqu’un d’autre. Mais chaque fois qu’Exupéry s’écrasait, elle revenait vers lui.
« Le Petit Prince » a été écrit en grande partie grâce au soin avec lequel Consuelo l’a entouré tout en travaillant sur le livre. Cette relation difficile se reflète dans l’histoire de Rose et du Prince. Le héros était fatigué de la belle fleur, mais partout où il se trouvait lors de ses voyages, il ne pensait qu’à elle.
Renard
L’image du Renard est l’une des images clés de l’œuvre. Il devient l’enseignant du Prince, qui lui explique les critères de vérité. Cela s’avère à la fois très simple, mais en même temps presque impossible.
« Au revoir », dit le Renard. « Voici mon secret, il est très simple : seul le cœur est vigilant. » Vous ne pouvez pas voir la chose la plus importante avec vos yeux.
Le Renard enseigne au Prince l’amitié et la loyauté, à être responsable de ses proches. Et explique le concept complexe de relations étroites. Plus vous êtes proche d’un ami, plus il est difficile de lui dire au revoir. Et le bonheur que vous procure l’intimité est proportionnel à la souffrance de la séparation.
Le bien et le mal
Les planètes traversées par le personnage principal symbolisent les âmes humaines. Ils peuvent être merveilleux si une personne est prête à travailler et à se développer, mais ils peuvent mourir si elle est paresseuse. Les baobabs deviennent un symbole du mal : si vous ne commencez pas à les combattre à temps (si vous n’arrachez pas les racines du mal à temps), ils détruiront la planète jusqu’au sol.
Au cours de ses voyages, Le Petit Prince rencontre différentes personnes aveuglées par leurs vices. Un roi qui considère que toutes les étoiles sont sous son contrôle, sans aucune raison.
Un ivrogne qui boit par honte d’avoir bu. Un géographe qui n’a jamais voyagé. Seul l’allumeur de lampe, entraîné dans le cercle du travail éternel, plaît au Petit Prince. Mais sa planète est trop petite pour deux. Il arrive souvent qu’à côté de personnes dévouées à leur travail, il n’y ait pas de place pour les autres.
Désert et mort. Le Petit Prince
L’histoire Le Petit Prince se termine par la morsure d’un serpent, qui est à la fois symbole de tentation et symbole de libération. Le prince retourne sur son astéroïde natal, mais tout porte à croire qu’il est en train de mourir. Il semble que c’est ainsi que l’écrivain dit au revoir à l’enfance, qui s’en va inévitablement.
Ou bien il se souvient de la mort de son frère François, qui l’a choqué. Vous pouvez également interpréter la mort du Prince comme la renaissance du Christ. Ce n’est pas pour rien que tout cela se passe dans le désert, là où Jésus a été tenté par le Diable.
Ou peut-être que l’image du désert est dictée par l’histoire d’Exupéry lui-même. On pense que l’idée du Petit Prince est venue à l’écrivain lors d’un accident dans le désert dans les années 1930.
« Le Petit Prince » est l’un des livres les plus populaires au monde et, en termes de nombre de langues dans lesquelles le conte de fées a été traduit, il est juste derrière la Bible. Néanmoins, l’histoire du Prince s’est avérée proche des lecteurs de différentes cultures et générations.
Peut-être parce que ce livre parle de ce qui s’est passé dans la vie de chaque personne : l’enfance. Ce n’est pas pour rien que l’écrivain écrit dans la dédicace avant le début du récit :
« Après tout, tous les adultes étaient au début des enfants, seuls quelques-uns d’entre eux s’en souviennent »