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J’ai trouvé d’étranges boules blanches dans mon jardin — et pendant longtemps, je n’ai pas pu comprendre ce que c’était.

Je les ai remarquées par hasard.
De petites perles blanches, presque nacrées, éparpillées sur la terre humide sous le vieux pommier. Le matin était calme, brumeux, tout autour respirait la paix — jusqu’à ce que mon regard s’arrête sur ces étranges petites sphères.

Au début, je n’y ai pas prêté attention — dans un jardin, on trouve toujours quelque chose d’insolite : un morceau de craie, un éclat de plastique, une graine perdue. Mais là, c’était différent. Les perles n’étaient pas dispersées au hasard, elles formaient des amas denses, comme si quelqu’un les avait soigneusement triées et dissimulées sous une fine couche de terre. Ma curiosité — ce sentiment plus fort que la prudence — me poussa à m’accroupir pour observer de plus près.

Elles étaient étonnamment régulières — parfaitement rondes, lisses, légèrement humides. Au soleil, elles brillaient comme de minuscules perles. J’en touchai une du bout du gant. Elle céda sous la pression, comme du verre souple ou une goutte de gelée figée. Un frisson me parcourut. Ce n’étaient ni des minéraux, ni du plastique — c’était quelque chose de vivant.

— Des œufs — me vint à l’esprit.
Mais de quoi ?

Les possibilités étaient nombreuses : insectes, serpents, lézards, oiseaux… Le jardin est un univers entier où la vie bouillonne à chaque centimètre, parfois sous des formes imprévisibles. J’en apportai quelques-uns à la maison, les déposai sur une assiette blanche et allumai ma lampe de bureau. À la lumière, ils semblaient presque translucides, et à l’intérieur, on distinguait de petits points sombres — des embryons, peut-être.

Je suis quelqu’un qui cherche d’habitude les réponses dans le langage, pas dans la biologie. Mais la langue m’a appris la chose essentielle : tout mot, tout phénomène a son contexte. J’ai donc décidé de trouver celui de ces sphères étranges. J’ai ouvert mon ordinateur portable et tapé : « œufs ronds blancs dans la terre, jardin ».

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Internet répondit par une avalanche de photos, de commentaires et d’avertissements. La réponse était à la fois banale et troublante : des œufs d’escargots.
Du caviar d’escargot. Les « perles du jardin », comme les appellent poétiquement les entomologistes.

Je frissonnai. Les escargots — ces créatures paisibles en apparence — peuvent devenir une véritable plaie. Leur progéniture, une fois éclose, peut ravager un parterre en quelques jours. Feuilles, tiges, racines — tout devient leur nourriture. Et derrière la douceur apparente de certaines espèces se cache un danger : certains escargots tropicaux transportent des parasites dangereux pour l’homme.

Mon jardin, c’est mon petit monde. Chaque plate-bande est comme une page de manuscrit que je continue année après année. Et penser qu’une armée de créatures vivantes s’y cachait, prête à la réécrire à sa manière, m’inspira non pas de la peur, mais un étrange sentiment de vulnérabilité. La nature me rappelait encore qu’elle n’est pas seulement belle, mais intensément vivante.

J’ai ramassé ces petites perles blanches, les ai mises dans un récipient et les ai arrosées d’eau bouillante. C’était cruel, mais je savais : si je ne les arrêtais pas maintenant, dans un mois mon jardin serait une mer murmurante d’escargots. Ensuite, j’ai soigneusement retourné la terre, inspecté les plates-bandes, chaque recoin. Plus d’œufs. Seulement la terre humide, d’où montait un mince filet de vapeur — comme un souffle de purification.

Je suis restée longtemps assise sur les marches, les mains sur les genoux.
Tout ce qui vit autour de moi avait soudain pris un nouveau sens.

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Nous, les humains, pensons souvent que nous contrôlons l’espace dans lequel nous vivons. Nous plantons, arrosons, fertilisons, ordonnons, créons de l’harmonie à partir de la terre. Mais il suffit d’un regard matinal sur de petits points blancs dans le sol pour comprendre : nous ne sommes que des invités. La nature est la véritable maîtresse.

Je me suis rappelé ce que mon professeur de linguistique disait à l’université :
« Les mots, comme les graines, peuvent germer partout — il suffit de leur donner de la terre. »
Aujourd’hui, je pense que la vie est pareille. Elle ne demande pas la permission de germer. Elle apparaît simplement — dans une fissure de trottoir, dans une goutte de pluie, dans un jardin silencieux sous un pommier. Même sous la forme de petites perles blanches, porteuses d’un léger malaise.

Aujourd’hui, quand je traverse le jardin, je regarde davantage où je mets les pieds. Non pas par peur, mais parce que je sens — sous cette terre, une autre vie se déroule, aussi réelle que la mienne. Sans mots, ancienne, infiniment patiente.
Elle ne demande pas la permission d’exister — elle est simplement là.

Et c’est peut-être la plus grande leçon que m’ont donnée ces étranges petites perles blanches : le respect du monde invisible qui respire sous nous, même lorsque nous croyons tout contrôler.